Les 400 000 prises que comptera en 2030 le réseau français de recharge électrique suscitent toutes les convoitises. Même si le conducteur, lui, a pour l’heure du mal à s’y retrouver entre les différentes offres.
Les flaques de carburant et leurs irisations ont disparu. Dans cette station-service de Courbevoie (Hauts-de-Seine), les automobilistes pressés ne dégainent plus leur pistolet à essence. Une autre clientèle les a remplacés : ces conducteurs qui patientent tranquillement derrière le volant, le temps de recharger leur batterie électrique. Dans la boutique, les pompistes ont d’ailleurs été rebaptisés « bornistes », et les véhicules font demi-tour lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ici il n’y a plus une goutte d’hydrocarbure.
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Le choix des meilleurs emplacements relève d’un art subtil, car la mobilité électrique éclate le modèle des stations-services : les automobilistes peuvent recharger chez eux, comme au supermarché ou encore au restaurant (voir infographie). « Pendant trois ans, nous avons bâti un modèle de prévision de trafic et d’analyse comportementale pour identifier les sites avec le plus de potentiel », révèle Ion Leahu-Aluas, patron de Driveco, un opérateur revendiquant 6 000 points de charge en activité.