L’Europe trace sa route vers une mobilité plus électrique et plus transparente. Avec l’entrée en application du règlement européen AFIR (Alternative Fuels Infrastructure Regulation, règlement 2023/1804), le secteur de la recharge pour véhicules électriques entre dans une nouvelle ère. À partir de 2025, des obligations renforcées en matière de transparence tarifaire et d’accès aux informations s’imposeront aux opérateurs, dans l’objectif de mieux protéger les consommateurs et de fluidifier le développement des réseaux.
Une transparence tarifaire renforcée
L’article 20 de l’AFIR impose aux opérateurs de bornes de recharge d’afficher de façon claire et lisible les tarifs pratiqués. Il ne s’agit plus seulement d’un prix au kWh affiché quelque part dans une application, mais bien d’une information facilement accessible avant même le début de la recharge. Le conducteur doit pouvoir connaître le prix au kWh, mais aussi, le cas échéant, les frais à la minute ou les frais fixes par session.
Par ailleurs, cet affichage doit être réalisé directement sur la borne pour les infrastructures de 50 kW et plus, et via un support numérique (comme un QR code ou une application mobile) pour les bornes de plus faible puissance. Il s’agit de garantir à l’utilisateur, qu’il soit abonné à un réseau ou simple passant utilisant le paiement à l’acte, un accès aux mêmes informations.
De plus, le prix de la recharge électrique sera affiché en grand dès l’entrée de la station, comme c’est le cas depuis toujours aux pompes à essence.
Le but est de :
- Eviter les mauvaises surprises aux automobilistes
- Lutter contre les écarts de prix injustifiés entre les opérateurs ou entre les abonnés et les non-abonnés
- Rapprocher l’expérience de recharge électrique de celle de la pompe à essence.
Le paiement sans abonnement : une obligation

La plupart des voitures électriques disposent d’un système de freinage régénératif : quand vous levez le pied de l’accélérateur, le moteur passe en mode générateur et transforme l’énergie cinétique (le mouvement) en électricité pour recharger la batterie.
Ce système est d’autant plus pertinent si vous l’anticipez. Par exemple, au lieu de freiner fort à l’approche d’un rond-point ou d’un feu rouge, relâchez l’accélérateur à bonne distance : vous ralentirez doucement en régénérant de l’énergie plutôt qu’en la dissipant en chaleur via les plaquettes de frein.
Certaines voitures proposent même des réglages de régénération plus ou moins puissants (appelés aussi « one-pedal driving »), qui permettent quasiment de ne plus utiliser la pédale de frein en ville.
Des données ouvertes pour un réseau plus fluide
À partir d’avril 2025, les opérateurs auront également l’obligation de rendre accessibles en open data des informations essentielles : localisation des bornes, puissance disponible, types de prises, mais aussi données dynamiques comme l’état de disponibilité en temps réel. Ces données devront suivre le standard DATEX II, garantissant une interopérabilité entre les différents acteurs (applications de mobilité, GPS, services de cartographie, etc.).
- L’intérêt est double. D’une part, cela permettra aux conducteurs de mieux planifier leurs trajets et d’éviter de perdre du temps à chercher une borne libre.
- D’autre part, cela offre aux acteurs publics et privés la possibilité d’analyser les usages, d’identifier les zones à renforcer et de mieux piloter le déploiement du réseau.
La Commission européenne voit ici un levier essentiel pour harmoniser le marché européen et éviter des situations de fragmentation où chaque pays, voire chaque opérateur, fonctionnerait selon ses propres règles.
Les opérateurs surveillés de près
DRIVECO anticipe les exigences AFIR 2025
